L’objet de ce document est, à partir des tendances de fond observées dans le domaine de l’énergie, de mettre en débat des questions.

Le rapport de l’Agence Internationale de l’Energie, dans son rapport de 2012, met en évidence les tendances de fond suivantes :

  • La forte croissance des besoins énergétiques, tirée par la croissance de la demande des pays émergents,
  • La place prédominante, bien qu’en diminution, des énergies fossiles dans la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux, avec un rôle important du charbon et du gaz pour la génération électrique et un rôle prédominant du pétrole dans le secteur des transports,
  • Le rôle croissant des énergies renouvelables qui ne deviendraient toutefois majoritaires dans la génération électrique que dans le cadre d’une politique de décarbonation volontariste,
  • La contribution essentielle des ressources non conventionnelles dans le développement de la production pétrolière et gazière, avec en particulier la nouvelle donne que cela représente pour les Etats-Unis, qui pourraient provisoirement devenir le premier producteur mondial de pétrole à l’horizon 2017 – 2020,
  • Le levier indispensable que représente l’efficacité énergétique dans la réduction de la consommation et des émissions de CO2, en particulier d’ici 2020, et dont le potentiel d’économie reste encore largement sous-exploité dans le cadre des nouvelles politiques.

 

Le rapport énergies 2050 de février 2012, à la demande du gouvernement français, pose un diagnostic similaire sur le contexte énergétique mondial et européen :

  • Au niveau mondial, la demande énergétique est tendanciellement en forte croissance. Sous l’effet de la croissance démographique et de la croissance économique, elle pourrait doubler à l’horizon 2050.

Les énergies fossiles, au premier rang desquelles le pétrole, assurent aujourd’hui plus de 80% de l’offre. Cette situation marque la dépendance mondiale durable aux énergies carbonées et pose la question de sa soutenabilité, tant sur le plan environnemental que sur celui de l’approvisionnement en matières premières.

  • Au niveau européen, la dynamique est différente, notamment car la croissance démographique et la croissance économique sont plus faibles que dans les émergents. La consommation énergétique y est relativement stable depuis les 2 premiers chocs pétroliers.

La part des énergies fossiles dans le mix énergétique européen y est toutefois proche de celle constatée au niveau mondial, y posant les mêmes questions de soutenabilité, auxquelles s’ajoutent celle de la dépendance vis-à-vis du reste du monde puisque l’Europe est très largement importatrice d’énergie.

 

Les questions qu’il est intéressant de mettre en débat :

  • Comment concilier les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des objectifs fondamentaux d’une politique énergétique d’un pays que sont la préservation de la compétitivité de l’économie et de la sécurité d’approvisionnement ?
  • La coordination des politiques énergétiques à la maille monde, à la maille européenne est-elle une nécessité pour réussir la décarbonation de l’économie ? Est-elle réaliste ? Quelle pourraient être ses objectifs ?
  • Dans un contexte où les prix des énergies fossiles seraient durablement bas, comment concilier des objectifs de décarbonation volontaristes et les enjeux de maintien de la compétitivité d’une économie d’un pays ou d’une zone ? Quelles opportunités / risques ? Quels facteurs clés de succès ?
  • Dans le domaine de l’énergie, l’innovation technologique a toujours été un facteur de progrès technologique, financier et sociétal. Les incertitudes sur le futur énergétique sont nombreuses, tant en termes de géopolitique, de prix, de croissance économique que de comportement. Les ressources financières (Etat, entreprises) sont plus difficiles à mobiliser dans un contexte de crise économique et de pression des marchés.

Dans ces conditions, quelles ressources à mobiliser et quel champ des possibles pour innover à la hauteur des enjeux, créer et mettre en œuvre les ruptures nécessaires (rupture de modèles, ruptures technologiques, comportementales, …) ?

 

Quelques liens sur des sites intéressants :

Observatoire européen des marchés de l’énergie CAP Gemini :

Think tank

Sur les nouvelles technologies / smartgrids :

Contribution de Marie-Hélène Poinssot, membre des Amis de la FNEP,  et de Thierry Pages

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