Le temps s’accélère… (Dominique Maillard)

A l’occasion d’un débat économique, j’ai entendu un échange animé entre deux intervenants. L’un reprenait le poncif classique : « le temps s’accélère ». Le second, philosophe et mathématicien, lui rétorquait : « pas du tout, l’accélération du temps ne peut être que nulle »(1). En fait, les deux protagonistes ne traitaient pas de la même chose. Le premier voulait parler de « temporalité », c’est-à-dire de la  perception
–subjective– de l’écoulement du temps, ce que certains appellent le temps psychologique. Le second parlait du temps des physiciens, créé en même temps que l’univers.

Au-delà de l’exercice intellectuel, les « temporalités » changent-elles avec le temps ? Oui, indéniablement, aujourd’hui nous réagissons beaucoup plus vite aux sollicitations ambiantes : qui ne s’est jamais mordu les doigts d’avoir répondu trop vite à un courriel désagréable ou mal rédigé ? Qui ne s’est pas surpris lors d’une réunion à penser, voire à préparer la suivante ? Nous avons le sentiment d’être arrachés au présent et déjà happés par l’avenir. C’est, sans nul doute, un facteur de stress non négligeable.

Une entreprise que je connais bien comme RTE est mal placée pour donner des leçons de « ménagement » à cet égard car il lui faut en permanence gérer des temporalités courtes (l’équilibre offre-demande) et travailler sur les échéances lointaines (bilan prévisionnel, schéma décennal). Cela devrait lui donner une plus grande agilité pour dompter ces temporalités ! Essayons d’y penser dans l’action pour trouver les bons réflexes, nécessairement différents selon les échelles de temps en cause !

Dominique Maillard, Président de la FNEP


(1)  pour les lecteurs mathématiciens, la « vitesse » du temps est égale à l’unité           = 1   et donc son accélération, dérivée d’une constante, est égale à zéro)

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